Tout le monde s’émeut à juste titre de ce qui se passe en Amazonie ces derniers jours, la forêt tropicale qui brûle n’appartient pas au seul Brésil et encore moins à son Président qui n’est qu’un épiphénomène dans l’histoire (avec ou sans majuscule), il ne fait que passer.
A écouter les échos de la presse internationale ce matin, l’émotion est juste et légitime, même si l’expression « le poumon du monde » semble scientifiquement inappropriée.
Toutefois il y a dans le monde beaucoup d’autres incendies – qui ne sont pas récents ni de même nature – sur lesquels les mêmes consciences sont silencieuses, discrètes ou sélectives.
La liste est longue et forcément très incomplète: les Ouïghours, les kurdes, les migrants en méditerranée, les enfants de migrants isolés de leurs parents aux USA, les kurdes, les gilets jaunes, la Libye, la Syrie, le Yemen, l’EI, les talibans, Boko Haram, …… les foyers sont très nombreux, d’inégale ampleur mais tous avec le même résultat : tuer, martyriser ou faire du mal à des enfants, des femmes et des hommes.
D’autres braises couvent, annonciatrices de catastrophes encore peu imaginables aujourd’hui -le réchauffement de la planète, le dérèglement climatique annoncé devenu peu à peu perceptible, la relance de la course aux armements, la centrale nucléaire flottante, …
En face de cette situation, nous avons un élément humain perturbateur composé de dirigeants de deux types d’un côté la profusion de pompiers pyromanes que sont certains nouveaux chefs d’état cyniques et inconscients des enjeux qui, en flattant les plus bas instincts de la partie la moins éclairée de leurs populations et en prenant des décisions égoïstes, annoncent des lendemains qui déchantent pour tous à commencer par leurs propres supporters, et de l’autre la multiplication d’multimilliardaires, au delà du raisonnable et même du concevable, qui font une course absurde aux profits aux montants eux mêmes absurdes avec pour effet de créer des déséquilibres irréversibles.
La course à l’argent et à la puissance semble avoir rendu fou notre monde, les mécanismes de régulation ne sont plus efficaces.
Lors d’un « General Manager Meeting d’Europ Assistance » auquel je participais à Paris en juin 2011, j’ai été interrogé par un collègue sur le devenir de la situation en Lybie, alors en pleine guerre incertaine entre les troupes de Kaddafi et les révolutionnaires.
Je lui ai répondu avec une image: Kaddafi se trouve dans un véhicule sans frein qui avance dans une impasse sans rue adjacente. Je connais la fin de l’histoire mais il me manque 2 données, la longueur de la rue et la vitesse du véhicule!
Je ne vois pas aujourd’hui la raison d’un optimisme démesuré sauf à toujours croire en l’humain, à son bon sens collectif et à sa capacité à réagir quand il ressent une chaleur excessive dans son environnement immédiat, mais:
Sommes nous en train de rouler trop vite, sans réelle possibilité de freiner?
Avons suffisamment d’espace, de temps, pour réagir?
Excellente reflexion. Plus personne ne se sent responsable. Tant les votants que les votés. Et les défis sont de plus en plus urgents.